(Poème d' Yvonne Delisle)
Il y a déjà quelque temps que mon recueil de poésie
sommeille sur ma table de nuit.
Ce soir, j'ai juste envie de l'entrouvrir......
Tu m’as appris , jadis ,
La couleur des mots ,
La valeur du geste contenu ,
La saveur d’un sourire
Au fond des yeux mi-clos ,
La douceur d’un feu de bois d’été .
Faussaire de l’amour ,
Qui crois-tu donc berner ?
Tu m’as appris , aussi ,
La force et l’odeur enivrante
D’un corps d’homme nu ,
La violence d’une dernière aurore ,
La sauvage tendresse
Du désir enfin assouvi .
Faussaire de l’amour
Qui viens-tu donc berner ?
S’il ne reste aujourd’hui
Que le bruit du silence
Et l’attente inutile
Dans le vide de l’oubli ,
C’est ton dernier cadeau ,
Ma dernière leçon .
Faussaire de l’amour ,
Qui penses-tu donc berner ?
Tu dis encore , tu dis parfois :
L’amour est une grande plage …
Mais tu donnes si peu
Pour un château de sable ,
Que jamais un enfant
N’y remplirait son seau .
Faussaire de l’amour
Qui peux-tu donc berner ?
Tu parles de l’amour
Comme d’un beau mirage .
Ce n’est jamais l’amour ,
Ni même son image ,
Et tu restes toujours
Debout sur le rivage .
Faussaire de l’amour
Qui veux-tu donc berner ?
Vous retrouverez ce poème et bien d'autres dans :
"Désirs de femme II" d' Yvonne Delisle.