(Grille gratuite)
Ce jour là, les dieux s’étaient ligués contre Mamigoz,
qui n’avait pas réussi à apercevoir son Prince Albert,
lors de son voyage express à Monaco (ici)
et Tacoz qui était revenu démoralisé de Copenhague.
Mamigoz, s’était bien vite fait une raison,
mais Tacoz ne se remettait pas d’avoir reçu le ciel sur la tête.
Il était parti plein d’espoir dans cette grande ville,
tout au Nord, au-delà des mers.
Il en avait tant rêvé de ces sirènes dont parlait,
parfois, à la veillée, son grand-père Terre-neuvas.
Il lui parlait de son Doris et de son équipier, des tirages au sort,
des bancs de morue, et surtout des sirènes.
Tacoz a toujours en tête, les récits de ce vieux loup de mer,
à la casquette dévalée.
Il parlait si bien de son métier et Tacoz l’écoutait….
- Vois-tu Petit……. Et Tacoz embarquait aux côtés du marin.
Les doris ! Comme il parlait bien des doris !
Ces petits bateaux légers, de 7 mètres, qui s’empilaient sur le pont,
avant la mise à l’eau quotidienne
pour aller tendre les lignes de fond, ou les relever.
Ce bateau, en remplaçant les chaloupes, avait changé la vie des marins. Avec les chaloupes on ne posait que deux lignes de fond
avec un équipage de 8 hommes,
avec le doris, au nombre de douze par voilier,
on multipliait les lignes.
La perte en homme était aussi moindre.
Triste calcul, quand un doris se perdait dans les terribles tempêtes,
on ne déplorait la perte que de deux hommes.
Son grand-père lui parlait aussi des tirages au sort
pour l’attribution des doris à chaque équipage,
l’un au départ du port,
l’autre à l’arrivée sur les bancs
pour la répartition des aires de vent.
Ce dernier tirage au sort déterminait la position des douze doris par rapport au voilier. La rose des vents étant divisée en douze parties égales, l’un se voyait attribuer le Nord, l’autre le Nord-est, le suivant l’Est ….
La pêche s’organisait par la pose des appâts : les bulots.
Puis en fin d’après midi, les hommes partaient à bord des doris,
dans les aires du vent poser les lignes.
Cela pouvait durer 2, 3 ou 4 heures, suivant le temps.
Tempêtes, iceberg, cachalots étaient le lot quotidien de ces aventuriers, mais ce qu’ils redoutaient le plus c’était la brume.
Cette brume était parfois si dense, que l’on ne voyait plus son équipier.
Le tintement de la cloche du voilier était le seul repère et la seule sécurité des dorissiers sur la route du retour à bord. Mais hélas, il arrivait que par fort vent contraire, on n’entendait plus ce tintement salutaire….
C’est de cette façon que la plupart des pêcheurs,
qui ne sont jamais revenus de Terre-Neuve ont péri.
Durant ces heures de cauchemars, parfois,
les marins entendaient dans les hurlements du vent,
le chant des douces sirènes,
ou apercevaient leurs blondes chevelures,
dans les lambeaux de brumes.
Lorsque leur doris chavirait,
les sirènes les emportaient, en douceur, à tout jamais.
C’est ainsi, la tête pleine de récits, que Tacoz parti pour Copenhague,
à la rencontre de cette sirène qui avait laissé la vie à son grand-père.
Il partait surtout à la recherche de son enfance.
Mais il n’a vu qu’une statue !
Une toute petite statue !
Plus de magie, le charme était rompu.
Son grand-père lui manquait soudain, terriblement.
Il a mis beaucoup de temps pour raconter sa cruelle déception.
Mais Tacoz a un caractère bien trempé,
et sortant de sa poche, un drôle d’objet, qu’il tend à Mamigoz :
- Regarde, j’ai laissé le bol d’or chez les Aztèques…..
Mais j’ai rapporté ça, c’était juste à côté ! C’est beau !
- Ma Doué ! Tacoz, mais qu’as-tu donc fait là !
Tu n’aurais jamais du prendre ça ! Tacoz…Pourquoi ?
Et Mamigoz de s’effondrer dans son fauteuil.....
Bonne journée