(Grille gratuite)

Souvenez-vous, c’était là….

…. Mais Tacoz a un caractère bien trempé,
 et sortant de sa poche, un drôle d’objet, qu’il tend à Mamigoz :

-      Regarde, j’ai laissé le bol d’or chez les Aztèques…..
Mais j’ai rapporté ça, c’était juste à côté ! C’est beau !

-       Ma Doué ! Tacoz, mais qu’as-tu donc fait là !
Tu n’aurais jamais du prendre ça ! Tacoz…Pourquoi ?

Et Mamigoz de s’effondrer dans son fauteuil, le souffle coupé.

Elle fixait avec attention le petit rouleau rouge

que Tacoz venait de déposer sur la table.

Elle savait, pour avoir étudié l’histoire des Aztèques dans sa jeunesse,

qu’elle était la signification de ce petit parchemin.

Elle reprit rapidement ses esprits.
La curiosité insatiable de Mamigoz, la fit s’approcher de la table.
 Scrutant ce mystérieux objet sous toutes les coutures,

elle marmonna :

-      A coup sûr, c’est un Tumi !

-      Un quoi, un Tumi, tu dis…. Mais c’est quoi un Tumi ?  

Tacoz très sceptique regardait Mamigoz défaire les liens avec une précision d’horloger.

-      Il ne faut surtout pas le manipuler brusquement, on risquerait de le détruire. Tu te rends compte, ce Tumi a été enroulé il y a des milliers d’années, c’est très, très précieux.

Sous les doigts agiles, le rouleau dévoilait peu à peu son secret.

-      Comme c’est beau, s’écria Tacoz.

-      C’est bien un Tumi, ajouta Mamigoz, en déposant le dernier pan du ruban.

Elle regardait avec émerveillement et excitation ce témoin du passé.
Tout ce qu’elle avait jadis appris lui revenait en mémoire.

Et c’est avec enthousiasme qu’elle expliqua.

-      Tu vois, ce n’est pas exactement un Tumi proprement dit, mais sa représentation sur un parchemin ainsi que tout autour l’incantation qu’il fallait prononcer lors de ce rituel.

-      Quel rituel, et c’est quoi un Tumi ?

Tacoz ne comprenait toujours pas.
Et Mamigoz de lui répondre, avec un naturel qui lui glaça le sang.

-      Le Tumi était un couteau ciselé, en or, servant aux sacrifices. Sur son manche, tu peux voir une représentation du dieu soleil. C’est avec ce couteau d’or que l’on ouvrait le torse du supplicié pour offrir son cœur encore battant au soleil en le déposant dans la fameuse coupe que tu as laissé là-bas, dans cette pyramide à étages que nous avait indiqué le perroquet…. Tu l’as bien laissé là-bas, au moins ?

Tandis Tacoz soudain tout pâle s’asseyait,
 Mamigoz continuait avec ravissement ses explications.

-      Tu vois tout autour ces écritures indéchiffrables…. Tiens mais c’est amusant, on a découvert le secret des hiéroglyphes, mais on n’a toujours pas réussi à décrypter cette écriture. Elle est belle ! Tu ne trouves pas ?

Tacoz, se rendait malade en pensant qu’il avait cet objet dans la poche depuis plusieurs jours. Il ne songeait pas à son immense valeur en tant que découverte, mais à tout ce sang versé.

Il se leva soudain et sortit en trombe dans le jardin,
tandis que Mamigoz se penchait avec intérêt sur le Tumi.

-      C’est splendide !  Maintenant il va falloir trouver une façon de l’envoyer au musée discrètement. Tacoz, tu n’aurais pas une petite boite ?

Tacoz ne répondait pas, il était assis sur le banc du jardin
 et reprenait doucement ses esprits.

-      Puff ! Quelle petite nature ! Ah les hommes !

Bonne journée